01 mai 2007

Un drôle de repère rectangulaire...

Sur ce bord de feuille du timbre Austerlitz (en haut), émis en 2005 au tarif de la lettre pour l'Europe, on croirait voir un simple repère rectangulaire, comme on peut en trouver sur les marges d'un grand nombre de timbres émis en taille-douce... mais il y a un hic (sinon plusieurs) :
  • Cela fait quelques années qu'en 2005 on ne trouve a priori plus de repères rectangulaires, sauf sur des marges de feuilles de Marianne (à gauche : Marianne de Lamouche à 0,64 euro, tirage du 02/06/05). Cela concerne donc un nombre restreint de presses taille-douce (et des timbres qui sont monochromes, sans que cette restriction ne s'applique aux presses).
  • Pour trouver des repères rectangulaires sur des marges de timbres commémoratifs, il faut remonter plusieurs années en arrière (avant la mise en place des repères carrés et des BOBST, j'y reviendrai). Il s'agissait de timbres en taille-douce, là aussi.
Alors pourquoi trouve-t'on un repère rectangulaire sur les feuilles du timbre Austerlitz ? Cette exception a-t-elle une cause ou une utilité particulière ?

L'examen, à la loupe ou au scanner, du repère du timbre Austerlitz révèle un détail d'importance : il s'agit en fait d'un double repère, avec deux parties rectangulaires jointives et partiellement superposées. Ce point est exceptionnel -- peut-être même unique ? -- et rend ce repère rectangulaire très différent de ses prédécesseurs.

Le timbre Austerlitz est un timbre en impression mixte : offset et taille-douce. L'impression n'étant pas réalisée en une étape unique, le risque existe d'un décalage relatif entre les deux passes. Ce défaut d'alignement produirait un décalage relatif entre les différents éléments du visuel du timbre, provoquant des défauts visuels et un risque de spéculation. Chez l'imprimeur, ce double repère rectangulaire peut permettre de détecter et régler le décalage relatif, pour une impression mixte respectant l'oeuvre de l'artiste.

Je cherche si ce double repère existe sur d'autres tirages que le timbre Austerlitz... La technique mixte offset + taille-douce est réservée à des tirages plutôt faibles, et n'est pas souvent retenue pour les émissions. Ces dernières années : un timbre de poste-aérienne (c'est pourtant une bonne méthode pour protéger de la contre-façon des timbres dont la faciale est importante...) en feuille (et mini-feuille), et des séries artistiques (Vatican, machines volantes) en blocs (dont les repères, s'ils existent, sont a priori chutés lors du massicotage). Presque tous ces timbres existent avec des variétés de décalages de quelques millimètres entre les deux types d'impression.
Si vous avez vu ce repère ailleurs que sur le timbre Austerlitz, ou que vous avez un scan d'un décalage important sur le timbre Austerlitz, n'hésitez pas à m'écrire un mail et m'envoyer un scan !

28 mars 2007

Renommage de presse

TD.205 ou T.D.6-5 ?

Le document qui précède illustre très bien -- avec l'exemple de la Marianne de Lamouche -- une évolution technique subie par une presse au cours de sa vie au service de l'impression des timbres. On peut noter que certains des éléments imprimés sur les bords de feuille apparaissent dans deux zones distinctes. On est en présence d'un changement technique, pour aboutir à une nouvelle organisation spatiale, qui s'accompagnera aussi d'un changement de nom pour la presse.

En bas de feuille, on trouve successivement le numéro de feuille (1775946), puis un nom de presse (T.D.6-5, l'une des presses capable d'imprimer des timbres avec jusqu'à 6 couleurs en taille-douce, en combinant l'impression directe et l'impression avec report), puis la date d'impression (22.07.05). À cette date, c'est ce mode de présentation des informations en bas de page qui est le plus répandu. Il est typique de bien des autres tirages de Marianne (mais pas de ceux sur T.D.215 pour les TVP Lamouche rouges par exemple) et de la plupart des timbres commémoratifs en feuille (à part le coin daté qui n'y est plus imprimé depuis quelques années, sauf exception) imprimés en taille-douce.
On peut observer, latéralement sur la marge de gauche, un autre nom de presse (T.D.205) et retrouver la date d'impression de la feuille (22.07.2005). Ces informations semblent imprimées avec une technique de type "jet d'encre", avec un nombre limité de buses en largeur. C'est l'utilisation de cette zone d'impression, dans la marge de gauche, qui va devenir la règle pour cette presse.
Peut-être même que les défauts visibles dans la marge de gauche (impression partiellement dédoublée du nom de la presse et de la date) attestent de la mise au point en cours de ce dispositif pour la presse en question, et de son test en situation de production.

Cette même réorganisation a été menée sur d'autres presses, dans le cadre de l'apparition des code à barres sur les feuilles de Marianne de Lamouche puis de leur généralisation progressive. Le début 2007 marque une nouvelle généralisation, avec l'apparition de ces codes à barres dans la marge des feuilles de timbres commémoratifs (ainsi que les préos et la poste aérienne). Là aussi, on a pu voir des presses changer de nom (T.D.6-1 apparaît comme TD.201 par exemple)... même si l'on n'a pas de document avec deux noms à la fois !

Détail sur le scan : Une double barre apparaît aussi dans le coin droit en bas, qui pourrait sembler annuler la date. Ce n'est pas le cas : cette double griffe a été gravée volontairement sur le cylindre d'impression, et est donc imprimée en même temps que le timbre, à chaque tour de cylindre. Les 2 autres clichés du cylindre comportent respectivement une rayure et pas de rayure, de façon à rendre immédiatement identifiable le cliché à la source de chaque feuille. Ainsi, quand un vérificateur de l'atelier d'impression constate un défaut sur une feuille imprimée, il est directement possible de remonter au cliché (et à la case) concernés.
Ce principe de griffe double/simple/absente se retrouve aussi sur les timbres grand formats modernes de France qui sont imprimés en taille-douce (à part avec la PDT -- utilisée pour les impressions mixte combinant l'offset -- qui n'a pas de cylindre avec plusieurs clichés).

22 mars 2007

2007, l'année des codes à barres pour les feuilles de timbres commémoratifs ?

Les codes à barres (ou code barre) sont présents sur nombre de produits de consommation courante. Ils matérialisent le code produit, utile pour les inventaires de stock, les commandes de réassortiment... Sortis des supermarchés, ils avaient déjà fait leur apparition sur les Prêt-à-Poster, les feuilles de Marianne (Lamouche TVP rouge) et les couvertures de carnets (y compris commémoratifs : "Le chat" en 2005) il y a donc un certain temps. Les trouver sur des feuilles de timbre grand format était l'exception (par exemple, le poste aérienne "Adrienne Bolland" de 2005, en impression mixte sur presse T.D.215).

Marge de gauche avec amorce de code barre
(Feuille de Marianne de Lamouche à 0,64 euro)

2007 semble être l'année de leur généralisation aux feuilles de timbres (commémoratifs, pré-oblitérés, poste-aérienne...). On dénombre déjà un grand nombre de presses qui ont franchi le pas :

Observations par presse depuis le début 2007
PresseÉmis leTimbre
?????/??/????Préoblitérés Orchidées 2007
HEL-608/01/2007Coeurs de Givenchy (20g, 50g)
HÉL-106/02/2007Les Justes de France
TD.20105/02/2007Valenciennes, Nord
T.D.21519/03/2007Albert Londres

Ces codes barres apparaissent tous sur la marge de gauche des feuilles.

Trois exemples de code barres




Dans le cas de l'impression en hélio-gravure et pour les préos, le code barre est imprimé avec la même qualité que le timbre (toujours en noir pour l'instant... à surveiller pour la suite, par exemple les timbres bicolores de type "invitation"...) : l'impression du code barre semble avoir été prévue et intégrée lors de la conception de la planche.
Dans les marges des timbres imprimés sur une des presses taille-douce, on trouve une impression qui pourrait être de type jet d'encre, composée de points visibles et dont l'alignement est imparfait (déplacement relatif de la buse et du papier pendant cette impression, comme sur le zoom précédent de la Marianne). La version "lisible", en chiffres, du code produit apparaît plus haut dans le cas de cette impression jet d'encre (la largeur imprimable est limitée au nombre de buses).

À la date du 28/03/2007, le timbre "Bibliothèque humaniste de Sélestat", grand format de la série artistique émis le 12/02/2007 et imprimé sur presse T.D.6-1 semble le seul timbre grand format de feuilles sans code à barres dans la marge. Avait-il été imprimé en avance, alors que la presse T.D.6-1 n'avait pas encore été modifiée pour devenir la presse TD.201 ? Ou sa marge de gauche a-t'elle été jugée trop fine ?

21 mars 2007

Des codes barre au guichet

Le mardi 20/03/2007, pour la première fois à la régie principale de Grenoble, la guichetière utilisait sa douchette (lecteur de code barres) pour facturer les timbres qu'elle vendait au détail : soit en pointant directement sur la feuille de timbre quand l'information y figurait encore, soit en pointant dans un cahier où tous les code produits, sous forme de code barre, étaient imprimés en vis à vis de chaque visuel de timbre.

Gestion du stock en temps réel, au guichet :

Du coup, le client repart avec un reçu qui détaille exactement tous les timbres achetés, et le stock (de toute la régie, ou de la seule sous-caisse de la guichetière) se retrouve mis à jour et connu en temps réel...

Progrès ou lourdeur ? En tout cas, si cette voie est maintenue, il ne serait pas étonnant de voir les code barres apparaître directement sur les blocs feuillets, comme c'est déjà le cas sur les carnets, les lots d'enveloppe (ou les camemberts si l'on s'éloigne du guichet) !

Bienvenue !

Dans ce blog, j'essayerai de mettre en ligne à chaque occasion des documents (scans de timbres) qui illustrent l'intérêt philatélique de l'étude des bords de feuille... que ce soit pour comprendre et illustrer les techniques de fabrication, pour différencier certains timbres, l'évolution du tri et de l'acheminement du courrier, et bien sûr les variétes.
Ma collection comporte plutôt des timbres de France très récents, mais les lecteurs (vous peut-être !) qui voudraient contribuer à la mise en ligne d'autres pièces seront les bienvenus !

A très bientôt, très régulièrement je l'espère !
Frédéric